Témoignage d’une reconversion professionnelle réussie

Florence était assistante commerciale avant son accident de la route en 2019. Elle pensait pouvoir reprendre son poste comme si rien n’avait changé mais s’est peu à peu rendu compte des effets causés par le choc émotionnel et le traumatisme de l’accident. Une situation difficile pour Florence car les séquelles étaient présentes au quotidien, mais invisibles de tous. Elle nous raconte son parcours depuis l’accident. Un chemin semé d’embûches où elle a dû s’armer de patience pour s’en sortir. Aujourd’hui, Florence a finalement choisi la voie de la reconversion au sein d’une micro-crèche à Granville « Les Jeunes Pousses ».

Témoignage d’une reconversion réussie avec Florence Hennah Fribault, Assistante pro bilingue et Sonia Benard, Directrice des 2 micro-crèches de Granville.

RENCONTRE AVEC FLORENCE HENNAH FRIBAULT

Parlez-nous de votre parcours avant votre reconversion

Je suis titulaire d’un BTS technico-commercial. J’ai exercé pendant 6 ans dans le domaine commercial et en 2008, je me suis orientée vers un BTS A en production horticole. J’ai exercé plusieurs métiers avant d’être embauchée comme assistante commerciale dans un établissement de vente de végétaux. En 2019, j’ai été victime d’un grave accident de la route avec traumatisme crânien. Accident, qui, au-delà des douleurs liées au choc, n’a pas eu de graves conséquences. Du moins c’est ce que je pensais à ce moment-là. J’ai donc repris le travail 15 jours après mon accident.

■ Cet accident a-t-il changé votre vie ? Comment l’avez-vous vécu ?

Je suis longtemps restée dans le déni après cet accident. J’étais vivante et selon moi, tout allait reprendre comme avant. Pourtant, au bout de 6 mois, j’ai commencé à ressentir des difficultés au travail et dans ma vie personnelle. Je n’arrivais plus à gérer le rythme, je n’arrivais plus à gérer mon poste, je rencontrais des difficultés à me concentrer, à mémoriser et je me sentais sans cesse fatiguée et fragile émotionnellement.

J’ai alors été arrêtée 2 mois, avec ensuite une reprise en mi-temps thérapeutique puis le Covid est arrivé, le chômage partiel, … et ce fut alors la dégringolade vers la dépression. Quand on subit les effets d’un traumatisme « invisible », ce n’est pas simple d’en parler car on n’a pas les mots sur ce qu’on ressent au quotidien. Et quand on en parle, on se sent incompris. De nouveau en arrêt, j’ai alors rencontré le médecin du travail qui m’a fait passer des tests qui ont finalement bien confirmé les troubles neuropsychologiques et le mal être que je ressentais.

■ A quel moment avez-vous rencontré les professionnels du Cap emploi & Aptima RH ?

Pendant mon arrêt, j’étais suivie par une assistante sociale de la CARSAT qui m’a orientée vers Aptima RH. Je voulais réaliser un bilan de compétences car je ne me sentais plus à ma place dans mon travail. J’ai alors rencontré une professionnelle du service maintien et transition professionnelle du Cap emploi auprès de qui j’ai émis le besoin d’être aidée et accompagnée au niveau professionnel.

Elle m’a alors orienté vers la psychologue du travail d’Aptima RH avec qui j’ai réalisé une PAS- cognitive – Prestation d’Appui Spécifique, en vue de définir un nouveau projet professionnel compatible avec mes difficultés de santé. Un bilan de compétences classique aurait été trop intense pour moi. A ce moment-là, je me suis sentie écoutée, guidée sans jugement, sans préjugés et surtout accompagnée à un rythme en adéquation avec mes capacités physiques et cognitives.

■ A quel moment êtes-vous rentrée en contact avec Les Jeunes Pousses ?

Quand j’ai commencé à reprendre confiance en moi. J’ai d’abord réalisé une enquête métier, puis une immersion dans la petite enfance avec le Duoday. C’est un environnement dans lequel je me suis tout de suite sentie bien. J’ai ensuite rencontré la directrice de la micro-crèche « Les jeunes pousses », établissement bilingue et écoresponsable, qui a été attentive à mon parcours et m’a donné ma chance. Avec Cap emploi, nous avons d’abord mobilisé un essai encadré, ce qui a permis de confirmer ma capacité à réintégrer le milieu professionnel et de découvrir le métier d’agent de crèche et intervenante bilingue. C’est à ce moment là que j’ai vu naitre mon nouveau projet professionnel « devenir intervenante en anglais dans une crèche ».

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je travaille avec « Les Jeunes Pousses » en tant que professionnelle bilingue. J’accueille les enfants et je réalise des animations en anglais au sein de la crèche et mes horaires sont adaptés à mes capacités. Je me sens à l’aise dans ce nouveau métier car les enfants ne sont pas juges de mes erreurs. Cette reconversion, je ne l’aurai jamais imaginée possible après mon accident. Je prends un réel plaisir à venir au travail. La directrice, Mme Benard, et mes collègues sont à l’écoute et bienveillants. Je me sens reconnue dans ce métier et « ça n’a pas de prix ».

■ Que conseilleriez vous aux personnes dans la même situation ?

Ce fut un long parcours avec des étapes difficiles qui demandent beaucoup de patience et de résilience. Malgré tout, si j’ai un conseil à donner, c’est de prendre contact avec les professionnels du Cap emploi et de leur faire confiance. Ils travaillent conjointement avec les partenaires et les services de santé pour nous guider au mieux dans nos démarches.

Je me suis beaucoup battue mais j’ai toujours trouvé une personne qui me tendait la main pour rebondir. Il n’y a pas « un » mais « plusieurs » chemins avec différents obstacles… A chacun de trouver sa voie et la force de passer les obstacles pour aller de l’avant. Lorsque je regarde en arrière et que je fais le constat de toutes les étapes passées pour en arriver où je suis aujourd’hui, je suis assez fière de moi et remercie les professionnels rencontrés tout au long de ce parcours.

RENCONTRE AVEC LA DIRECTRICE, SONIA BENARD

■ Parlez-nous de votre rencontre avec Mme Hennah Fribault ?

Lorsque j’ai rencontré Mme Fribault, elle était en arrêt de travail et elle voulait découvrir les métiers de la petite enfance via une enquête métier. Ça a été une très belle rencontre dès le départ. On sentait qu’elle était perdue professionnellement et qu’elle avait une réelle envie d’aller au bout de son projet. Il est vite venu l’idée de réaliser des stages au sein de la crèche pour l’accompagner dans sa reconversion.

■ Quels dispositifs ont été mis en place pour favoriser l’immersion de Mme Fribault ?

Nous avons commencé par un essai encadré en lien avec la CPAM pour lui permettre de tester un nouveau poste de travail. Nous avons été très transparentes l’une envers l’autre et avons convenu que la puériculture n’était pas en adéquation avec ses capacités. En lien avec le Cap emploi, nous avons alors réfléchi ensemble à un autre projet, Florence étant bilingue.

Nous avons donc mis en place un PRESIJ (Prestation d’accompagnement de mise en situation professionnelle de salariés en indemnités journalières) toujours avec l’accord de la CPAM. Florence a su faire confiance au Cap emploi et grâce à ce dispositif, elle a pu aller au bout dans la construction de son projet de reconversion.

■ Qu’en est-il aujourd’hui ?

Nous avons décidé d’embaucher Florence sur une période de CDD de 4 mois dans un premier temps. Décision mutuelle en adéquation avec ses attentes. Nous lui avons proposé les mêmes conditions testées lors du PRESIJ, soit un contrat de 14h/semaine. La collaboration et les échanges avec le Cap emploi lors des bilans nous ont permis d’accueillir Florence dans les meilleures conditions possibles.

Nous ne connaissions pas les dispositifs existants pour les personnes en arrêt et sommes ravies d’avoir permis à Florence de retrouver un épanouissement professionnel dans le cadre de sa reconversion. Aujourd’hui Florence est complétement intégrée à l’équipe et nous envisageons de nouveaux projets

Les Jeunes Pousses

DELPHINE MASSÉ

Céline Defontaine, Psychologue du travail et responsable des services Aptima RH.

Psychologue du travail au sein d’Aptima RH depuis 2016 et passionnée par son métier, Céline s’investit pleinement dans l’insertion, l’orientation et la formation des personnes qu’elle accompagne ainsi que dans la sensibilisation des professionnels RH sur des thématiques comme le handicap, la QVCT, la psychologie au travail. 

En quelques mots, pourquoi avoir choisi de devenir Psychologue du travail ?

Après l’obtention de mon baccalauréat littéraire, je me suis inscrite à l’université en psychologie dans le but de devenir conseillère en orientation psychologue. Au cours de mes études universitaires, j’ai donc réalisé plusieurs stages en milieu scolaire et professionnel afin d’étendre ma vision de la psychologie de l’orientation. Stagiaires au Centre d’Information et d’Orientation (CIO) d’Amiens, de Marseille et au Service d’Orientation Professionnelle (SEDOP) d’Aix en Provence, j’ai alors décidé de m’orienter vers le public adulte.

Peux-tu nous en dire plus sur ce choix d’orientation ?

J’ai opté pour un Master en psychologie du travail avec une mention psychologie de l’orientation, de l’évaluation et du conseil, délivré par l’Université de Paris Nanterre. Diplôme que j’ai obtenu en 2008. J’ai ensuite réalisé mon stage de fin d’étude à l’INFREP de Saint Quentin où j’ai pu réaliser mes premiers bilans d’orientation auprès d’un public adulte.

Dès l’obtention de mon master, j’ai trouvé un emploi en tant que conseillère outplacement pour Altedia à Toulon où j’ai pu accompagner des demandeurs d’emploi dans leur insertion professionnelle sur une modalité individuelle puis collective.

Quel est ton parcours professionnel avant Aptima RH ?

Après 9 mois passés chez Altedia, j’ai souhaité axer ma pratique sur l’orientation. J’ai donc été recrutée sur un poste de conseillère en insertion pour Initiative à Toulon où j’ai pu accompagner des demandeurs d’emploi dans l’élaboration de leur projet professionnel. Ensuite, mes missions se sont étoffées puisque j’ai réalisé par la suite, des bilans de compétences auprès des salariés.

En 2012, j’ai évolué en tant que responsable du centre de bilan de compétences. Je continuais tout de même la pratique des bilans. Je suis ensuite devenue responsable du centre de formation en 2013. J’intervenais alors sur le pilotage et l’organisation de formations qualifiantes conventionnées par Pôle Emploi.

Quand as-tu rejoint l’association ?

J’ai rejoint l’équipe d’Aptima RH en tant que psychologue du travail en août 2016 après avoir suivi mon conjoint muté à Cherbourg. J’accompagnais les adultes en situation de handicap dans l’élaboration de leur projet professionnel.

En juin 2021, je suis devenue coordinatrice du pôle formation et psychologie de l’association, tout en continuant ma pratique d’accompagnement. Cette année, avec le lancement d’Aptima Ressources Humaines, j’ai été nommée responsable des services Aptima Carrière et Formation et Aptima Conseils RH.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

Aujourd’hui, ce qui me plait le plus dans mon métier et qui a du sens pour moi, c’est de pouvoir proposer un accompagnement sur mesure aux personnes et aux entreprises en les amenant à identifier les clés pour solutionner leur problématique.

Raconte nous l’un de tes meilleurs souvenirs ?

Je ressens toujours autant de plaisir et d’émotion lorsque je reçois des nouvelles de la part des personnes que j’ai pu accompagner. C’est toujours agréable lorsqu’elles reviennent vers nous pour nous tenir informées de la suite de leur parcours.

Quel conseil donnerais tu à quelqu’un qui veut rejoindre Aptima RH?

Avoir une réelle capacité d’écoute pour les accompagnements, être force de propositions pour développer des projets et surtout aimer travailler dans la bonne humeur 😊

Quels sont les 3 mots qui te correspondent le plus ?

Dynamique, cordiale et consciencieuse

DELPHINE MASSÉ

QVCT : 5 facteurs de motivation au travail

La motivation au travail est liée à l’engagement d’un individu envers son entreprise. C’est ce qui le stimule et le pousse à donner le meilleur de lui-même dans la réalisation de ses tâches. Elle est aussi source de performance et de réussite au sein de l’entreprise. Il est donc important pour les employeurs et les managers de développer la motivation au travail de leurs collaborateurs. Comment développer et maintenir l’engagement des salariés ? Comment identifier les facteurs de démotivation ? Quelles sont les clés pour booster la motivation au travail de vos salariés ? Aptima RH vous informe sur le sujet.

Créer un environnement de bien-être au travail

La motivation au travail est une notion assez subjective puisqu’elle est propre à chaque individu. En effet, elle relève de différents facteurs à la fois personnels, économiques, sociaux et environnementaux. Ainsi, pour des conditions de travail identiques, la perception sera peut-être différente d’un salarié à un autre.

Malgré tout, on constate qu’aujourd’hui, au-delà du salaire, la motivation au travail est souvent en lien avec la culture d’entreprise, son authenticité et surtout, avec le bien-être au travail devenu essentiel pour les collaborateurs. Cette notion de bien-être au travail fait référence à un sentiment de satisfaction et de qualité de vie au travail. Les salariés ont alors davantage de motivation à s’investir pleinement dans leurs missions à partir du moment où la charge de travail est acceptable et qu’ils se sentent utiles et épanouis à leur poste et au sein de l’entreprise.

Plus qu’un simple concept, l’article L4121-1 du Code du travail évoque aussi cette notion de bien-être au travail, en mettant l’accent sur le rôle de « l’employeur qui a pour obligation légale de prendre les mesures nécessaires pour protéger la sécurité de la santé mentale et physique de ses salariés ».

Besoin d’outils pour gérer les risques de stress au travail et favoriser la qualité de vie au travail ?

Favoriser le développement des compétences

La performance d’une entreprise ne peut être dissociée de la montée en compétences des salariés. Souhaitent-ils évoluer au sein de l’entreprise ? Rencontrent-ils des difficultés dans leur poste ? Sont-ils armés pour atteindre les objectifs ?

Il s’agit donc d’être à l’écoute des attentes de chacun lors des entretiens annuels d’évaluation ou les entretiens professionnels. C’est souvent lors de ces temps d’échange, que l’on peut détecter les besoins et le ressenti général des collaborateurs sur leur travail et leur environnement au quotidien.

Permettre à ses collaborateurs d’acquérir de nouvelles compétences, c’est développer leur employabilité et leur montrer que l’on a confiance eux et en leur réussite. C’est aussi renforcer leur engagement et valoriser leur participation active à la réussite collective de l’entreprise.

Le bilan de carrière est un outil clé pour aider les salariés à trouver un équilibre en adéquation avec leur projet et les objectifs de l’entreprise.

Détecter les signes de démotivation

Il arrive que les managers soient dépourvus lorsqu’un ou plusieurs collaborateurs ne sont plus motivés. Il peut leur être difficile de gérer la situation et de maintenir ainsi les objectifs de performance. Difficile de renforcer l’implication des salariés lorsqu’ils ne sont plus motivés.

Il est alors important de pouvoir détecter les signes de démotivation au travail en amont. Baisse de productivité, difficulté de concentration, négligence professionnelle, saute d’humeur, isolement, augmentation de l’absentéisme, dégradation du climat social, de l’ambiance de travail, …

Il y a des signes qui ne trompent pas et la perte de motivation peut avoir de lourdes conséquences pour le salarié comme pour les collaborateurs et l’entreprise.

Quels sont les leviers possibles pour développer la motivation au travail ?

  • La formation des salariés pour les aider à identifier leurs forces et leurs faiblesses et augmenter leur engagement.
  • La formation des managers pour favoriser l’engagement de leurs collaborateurs et accroître la réussite au sein de l’équipe.

Montrer sa reconnaissance au travail

Booster la motivation des salariés, c’est donner l’envie à chacun de s’investir dans son travail. Des collaborateurs motivés et attachés à l’esprit de l’entreprise seront plus performants, plus innovants et bien souvent, plus résistants au stress.

Quelles sont les attentes pour être impliqué à 100 % ?  Des objectifs clairs et atteignables, une reconnaissance au travail, de la transparence dans la communication, des conditions de travail favorisant le bien-être au travail.

La reconnaissance au travail est primordiale pour le développement de l’estime de soi. Elle passe par l’écoute, par la valorisation du travail et mais aussi par la considération de l’implication fournie par un collaborateur dans la réalisation de ses tâches. Cette reconnaissance est non seulement valorisante mais aussi très stimulante pour donner du sens et développer la motivation des salariés au travail. Bien évidemment, la source de motivation n’est pas forcément la même pour tous. D’où l’importance d’être attentif aux signes précurseurs de démotivation.

Développer le sentiment d’appartenance, la confiance et l’esprit d’équipe

Le management est l’un des facteurs clés de la motivation au travail. En effet, le manager est le garant du bien-être et de la cohésion des équipes. Il doit être attentif et à l’écoute et prendre en considération l’avis et le ressenti des salariés car cela a un impact sur l’ambiance de travail. En d’autres termes, avoir du leadership. Cette relation entre manager et collaborateur doit être transparente et saine pour qu’une confiance mutuelle s’installe.

Le sentiment d’appartenance à une équipe, à une entreprise garantit la motivation. A partir du moment où l’on partage des projets, des visions, des valeurs communes mais aussi des temps de convivialité… cela renforce non seulement l’engagement des collaborateurs mais également la fidélisation des salariés.

La motivation et l’engagement des collaborateurs sont un enjeu majeur pour toute entreprise car en plus d’être un indicateur de qualité de vie au travail, ils ont un impact direct sur la productivité et la rentabilité de celle-ci. Pour développer l’engagement collaborateur, il est alors important de le mesurer avant de mettre en place les actions nécessaires pour résoudre les problèmes identifiés. 

DELPHINE MASSÉ

Christèle, infirmière libérale « Accepter son handicap c’est apprendre à aller de l’avant ».

« Apprendre à accepter son handicap
c’est aussi apprendre à aller de l’avant ».

Parlez-nous de vous, quelle est votre histoire ?

Je suis malentendante depuis l’enfance. Handicap qui, selon moi, n’a jamais été un réel problème au cours de ma vie professionnelle. Dans le cadre de mes études, j’ai d’abord passé le concours de l’école d’infirmière. J’ai ensuite exercé pendant quelques années avant d’intégrer le bloc opératoire d’un centre hospitalier.

Ce handicap, je ne l’acceptais pas. J’ai donc fait le choix, au début, de garder le silence sur ma déficience auditive. Je ne voulais pas en parler mais j’ai rapidement été confrontée à des difficultés dans mon environnement de travail. Infirmière de bloc, j’ai parfois tenté de sensibiliser les collègues sur mes difficultés à entendre mais j’ai ressenti un manque d’écoute de leur part, le port du masque n’arrangeant pas la situation. Accepter son handicap, c’est apprendre à s’accepter tel que l’on est, avec ses forces et ses faiblesses.

Racontez-nous votre parcours professionnel ?

J’ai exercé au bloc pendant 7 années mais malgré le port d’appareils auditifs « invisibles », j’ai finalement quitté cet emploi. Une décision qui n’a pas été simple à prendre mais je n’avais pas vraiment le choix. Les appareils étaient douloureux et je me sentais en difficulté.

J’ai d’abord occupé différents postes dans plusieurs établissements. J’ai ensuite décidé de quitter ma région d’origine pour venir m’installer en Normandie. Puis, je me suis orientée vers le secteur de la psychiatrie en intégrant le FAM- Foyer d’Accueil Médicalisé à Juvigny les Vallées. A ce moment-là, j’avais toujours du mal à accepter mon handicap et le regard des autres. En fait, j’avais surtout des aprioris sur le handicap par manque d’information sur le sujet.

A quel moment avez-vous accepté votre handicap ?

Face aux difficultés rencontrées sur mon poste, j’ai alors pris contact avec le médecin du travail qui m’a mis en relation avec l’équipe maintien du Cap emploi et avec l’Agefiph, en vue d’une étude de poste. Le Cap emploi/Aptima RH m’a alors aidé, ainsi que mon entreprise, dans l’aménagement de mon poste et des environnements de travail : appareillage en Bluetooth, aménagement de la salle de réunion, interconnexion entre téléphone, appareils auditifs et haut-parleurs. Une sensibilisation des équipes en interne a également été menée.

Cet accompagnement a été un facteur clé pour moi dans la suite de mon parcours. Ça m’a non seulement permis de mettre des mots sur mon handicap mais également de prendre conscience que j’étais effectivement « handicapée ». Ça m’a aussi permis d’apprendre à l’accepter, à vivre avec et surtout, à savoir l’expliquer à mon entourage professionnel, chose que je refusais de faire auparavant.

Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?  

Aujourd’hui je suis infirmière libérale en cabinet. Malgré mon handicap, j’ai réussi à franchir un autre cap, celui d’oser me mettre à mon compte. Je suis épanouie dans mon travail et ravie de pouvoir travailler chaque jour au contact d’une population souvent vieillissante mais avec laquelle je me sens bien et à ma place.

 DELPHINE MASSÉ

Séverine Chartrain, Directrice d’Aptima Ressources Humaines
Séverine, Directrice d'Aptima RH

Directrice d’Aptima RH depuis 5 ans, Séverine Chartrain accompagne ses équipes au quotidien. Forte d’une expérience dans les RH et le handicap depuis 23 ans, elle s’investit pleinement pour servir l’inclusivité en entreprise par un engagement profondément optimiste et partenarial.

Séverine Chartrain, quel est ton parcours professionnel ? 

Diplômée en communication d’entreprise et en management des organisations sociales, j’ai intégré le MEDEF Manche en 2000 pour un poste de chargée des relations entreprises et développement. A ce moment-là, j’avais déjà une appétence particulière pour la culture d’entreprise et le conseil. J’ai alors approfondi mon expertise en tant que chargée de maintien dans l’emploi pour le Medef puis pour Aptima RH. Je voulais être sur le terrain et pouvoir accompagner les bénéficiaires comme les entreprises pour le maintien dans l’emploi de salariés fragilisés.

Quand es-tu devenue directrice de l’association ?

Grâce au développement de l’activité, j’ai rapidement obtenu un soutien financier pour créer une équipe, aujourd’hui constituée de 7 personnes. En 2010, j’ai proposé le lancement d’un service en ergonomie puis en psychologie du travail. J’imaginais déjà la création d’un organisme de formation à ce moment-là. Ce qui a donné naissance aujourd’hui à Aptima Carrière et formation et Aptima Conseils RH.

En 2017, je suis devenue directrice adjointe et l’année suivante, directrice générale de l’association Aptima RH.

Comment expliquerais tu ta fonction au sein d’Aptima RH ?

Au sein d’Aptima RH, j’accompagne les équipes dans leur quotidien. Je représente également l’association auprès des partenaires, des financeurs, des institutionnels et des clients. Je pilote les activités des services « Insertion, Maintien et les organismes de conseils et de formation » en étant soutenue par une équipe d’encadrants de proximité. Pour conclure, je veille également à la qualité et l’amélioration continue du service rendu ainsi qu’au développement de l’association.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ta fonction ?

Sans hésitation ! La mise en oeuvre de projets innovants, le contact humain (la rencontre) et la sensation d’œuvrer chaque jour pour servir une belle cause.

Quel est le meilleur moment vécu au sein de l’association ?

Le lancement d’Aptima RH car ce projet reflète davantage l’évolution de notre activité au service des entreprises. Aujourd’hui, le développement de notre association vers un champs plus vaste que celui du handicap, montre bien l’étendue de nos services et l’avancée vers une approche plus inclusive. C’est très enthousiasmant !

Pourquoi ce choix de changement de nom ?

Fort de notre expertise en matière de recrutement, de diversité, de sécurisation des parcours, de prévention et de reconversion professionnelle nous avions de plus en plus de sollicitations en dehors du champ du handicap. Aussi, il était essentiel que notre nom et notre environnement iconographique reflètent notre action et notre personnalité profondément optimiste.

Quel conseil donnerais tu à quelqu’un qui veut vous rejoindre ?

Ce que je conseille à tous les collaborateurs est avant tout de prendre du plaisir dans son activité professionnelle. C’est en faisant ce que l’on aime que l’on est le meilleur et qu’on s’épanoui en rendant le meilleur service à l’autre. En effet, on ne travaille pas auprès de l’humain par hasard.

Nous attendons des équipes qu’elles innovent, qu’elles s’adaptent à notre environnement si mouvant mais si stimulant. Chez Aptima RH nous sommes dans la recherche de démarches sur mesure, mais aussi de travail en partenariat pour plus de performance

Séverine, quels sont les 3 mots qui te correspondent le plus ?

Dynamique, communicante, sens du challenge

DELPHINE MASSÉ

David, moniteur d’atelier ESAT « J’ai retrouvé un métier de passion »

« J’ai perdu un métier de passion pour en retrouver un autre »


Racontez-nous votre parcours professionnel ?


J’étais élagueur paysagiste depuis 6 ans avant mon accident. C’était pour moi un vrai métier de passion. Je travaillais au grand air, au contact de la nature et au cœur des espaces verts. En 2003, j’ai malheureusement fait une mauvaise chute et me suis retrouvé contraint de tout stopper à cause de ma santé. Seul face à mes douleurs, j’ai alors entamé une longue rééducation. Comme je n’acceptais pas l’idée de ne plus exercer ce métier, j’ai finalement tenté de reprendre mon poste en mi-temps thérapeutique. Malgré tout, mon corps avait gardé de lourdes séquelles de la chute et après une année et de nombreux arrêts, j’ai été déclaré inapte à mon poste.


Comment avez-vous vécu la situation ?


Ce n’est pas facile d’abandonner un métier de passion et de prendre conscience que l’on va devoir tout reconstruire. « L’après » fais peur, on se retrouve face à l’incertitude. J’ai donc très mal vécu ma sortie de l’entreprise. Je me suis d’abord inscrit comme demandeur d’emploi et mon conseiller m’a tout de suite mis en relation avec le Cap emploi afin de réfléchir à une reconversion et travailler un nouveau projet professionnel. J’ai alors choisi de m’orienter vers le métier d’agent logistique de quai malgré mes restrictions de santé. J’ai commencé en tant que magasinier cariste et j’ai évolué vers un poste de responsable de quai. Une aventure qui a duré 4 ans mais j’ai finalement été rattrapé par les contraintes physiques du poste.


A ce moment-là, je n’avais toujours pas fait le deuil de mon ancien métier. J’ai donc tenté à nouveau d’exercer comme paysagiste grâce aux chèques emplois services. Nouvelle déception ! Les douleurs ont pris le dessus et j’ai dû me résoudre à renoncer définitivement à ce métier.


A quel moment avez-vous envisagé votre reconversion ?


Je suis quelqu’un d’actif, dynamique et il était essentiel pour moi de me sentir utile. Le Cap emploi m’a alors inscrit à une formation proposée par un partenaire. L’objectif : envisager cette fois-ci un nouveau départ et une reconversion en adéquation avec mes capacités physiques.

J’ai effectué plusieurs tests et à chaque fois les résultats me ramenaient vers la formation et les métiers du social. Je me suis donc lancé et j’ai décidé de me positionner sur un poste de moniteur d’atelier en ESAT (Etablissements ou Services d’Aide par le Travail). Le directeur m’a d’abord proposé une période d’immersion pendant un mois (PMSMP), puis plusieurs remplacements pendant 2 ans. L’ESAT est un environnement dans lequel je me suis tout de suite senti à l’aise. J’ai donc décidé de finaliser mon projet en 2019 en passant le titre de moniteur d’atelier.


Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?


Aujourd’hui, je me sens complétement épanoui dans ce métier qui a du sens pour moi. Chaque jour, je prends des leçons sur la vie et je me sens à ma place auprès des travailleurs de l’ESAT. J’ai connu des périodes de doute, de colère, de déni mais finalement, j’ai perdu un métier de passion pour en retrouver un autre. J’ai toujours mes douleurs au dos mais j’ai appris à les compenser. Malgré mon parcours un peu chaotique, j’ai su recoller les morceaux et le puzzle est loin d’être terminé.

Je marche 10 km par jour, je suis membre du jury de l’IRTS (centre de formation), j’encadre le détachement des travailleurs ESAT en entreprise et je me réjouis chaque jour d’aller travailler dans un environnement où je me sens à ma place.

DELPHINE MASSÉ

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